« Papa, je ne me sens pas bien dans ma peau... En fait, je ne suis pas dans ma peau. »

Avez-vous vu cette vidéo consacrée à la diversité chez ING ? Si c’est le cas, vous connaissez probablement déjà Jan Vercauteren, notre HR Digital Innovation Expert, et l’histoire émouvante de son fils transgenre. Toutefois, nous avions l’impression que tout n’avait pas été dit sur le sujet. Nous nous sommes donc entretenus avec Jan, juste avant qu’il ne parte en vacances en famille. L’interview s’est déroulée dans un climat d’ouverture et de partage.

Jan, comment tout cela a-t-il commencé ?

Jan : « Il y a environ cinq ans, mon enfant m’a dit : « Papa, je craque pour des personnes du même sexe ». En tant que parents, nous avons été agréablement surpris. Nous avons pensé que c’était bien que les choses soient si évidentes, et cela ne nous a pas posé le moindre problème. Nous avons toutefois exprimé une certaine inquiétude, car dans ce monde si dur, toutes les personnes ne réagissent pas toujours positivement à ces sentiments. Malheureusement. »

« Vous aimez vos enfants comme ils sont, pas vrai ? Pas pour ce que vous espérez
qu’ils deviennent plus tard. »

Jan : « Quelques mois après cette grande nouvelle, mon fils a traversé une période sombre. Un de ses amis s’était jeté sous un train, il y avait aussi des événements à l’école qui lui causaient un stress énorme... Tout cela l’a fait sombrer dans la dépression. Il a alors décidé d’interrompre ses études et a commencé à consulter un psychiatre. Ces entretiens lui ont permis de mieux se connaître. Un jour, il est venu me trouver et m’a dit : « Papa, je ne me sens pas bien dans ma peau... En fait, je ne suis pas dans ma peau ». »

Comment vit-on un pareil moment

en tant que parent ?

Jan : « Vous voyez votre enfant souffrir. En tant que parent, cela vous fend le cœur. Vous ne voulez pas voir votre enfant se recroqueviller sur lui-même, et être si misérable. Heureusement, nous avons reçu de précieux conseils qui font qu’il est aujourd’hui l’homme qu’il voulait être. Et je m’en réjouis. »

« Il est devenu l’homme qu’il voulait être. Et je m’en réjouis. »

Jan : « Je ne veux pas tomber dans le romantisme. J’ai eu peur. Comment les autres vont-ils se comporter avec lui ? Pourra-t-il un jour avoir une vie normale ? Ceci dit, les choses ne semblent pas trop mal se passer. Il a trouvé un groupe d’amis et son environnement. »

L’inclusion et la diversité ne sont pas des concepts abstraits pour vous, mais une réalité quotidienne. Comment ressentez-vous ces valeurs chez ING ?

Jan : « Je trouve qu’il est très inspirant de voir à quel point cette question est présente, ici, sur le lieu de travail. J’ai toujours été très ouvert quant à ma situation personnelle, et cela a toujours été accepté par toutes les équipes, toutes les cultures et toutes les nationalités. Je n’ai jamais rencontré de réaction négative. Au contraire ! Il n’y a eu que de l’intérêt, un flux presque ininterrompu de sympathie et... de normalité même. Cela m’a beaucoup touché. J’ai également reçu un message sincère de la part de mes collègues : « Jan, n’hésite pas à rentrer chez toi et à prendre le temps de t’occuper de ta famille ». Chapeau ! »

Avez-vous trouvé cette ‘normalité’ anormale ?

Jan : « Je suis conscient du fait que nous sommes privilégiés en quelque sorte. Certains amis de mon enfant qui appartiennent à la communauté queer ont connu beaucoup d’ennuis à la maison lorsqu’ils ont fait leur coming out, ils ont perdu leur entourage... Je me doute donc qu’il n’y aura pas toujours une réponse aussi ouverte sur le marché de l’emploi. C’est pourquoi je trouve particulièrement réconfortant et encourageant que cette ouverture et cette normalité soient présentes chez ING. »

Qu’en pensez-vous en tant que parent ?

Jan : « La vie de ces enfants doit être très dure. Vous aimez vos enfants comme ils sont, pas vrai ? Pas pour ce que vous espérez qu’ils deviennent plus tard. Concentrez-vous sur votre enfant, pas sur les idées reçues ou les attentes surannées qui vous habitent. C’est lorsque vous oubliez de vous soucier de ce que les autres peuvent penser de vous, que vous faites preuve d’ouverture d’esprit. Chez nous, cela va de soi. Il est donc agréable de constater que le même sentiment prévaut au sein d’ING. »

Quelqu’un qui ne travaille pas chez ING pourrait néanmoins penser que l’univers bancaire est un milieu particulièrement dur…

Jan (avec un large sourire) : « Heureusement, nous ne sommes pas une banque, mais une entreprise technologique disposant d’une licence bancaire ! Je travaille ici depuis 28 ans et quand j’ai commencé, j’étais habillé en costume-cravate. Aujourd’hui, la société a totalement changé. Les senior managers se promènent aussi en T-shirt. Et je me demande parfois : que serait-il advenu si j’avais raconté mon histoire dans une autre entreprise ? Je sais que je ne voudrais pas travailler dans une société qui ne serait pas aussi ouverte qu’ING l’est aujourd’hui. C’est aussi un conseil que je ne cesse de répéter : travaillez dans une entreprise où vous vous sentez bien, où vous vous épanouissez. »

Comment percevez-vous notre société, dans sa globalité, face aux questions de genre et d’inclusion ?

Jan: « Il y a aujourd’hui une ouverture d’esprit absolument incroyable, ce qui est fantastique, mais je perçois aussi le revers de la médaille. Récemment, j’ai parlé à quelqu’un qui ne comprenait pas toutes ces histoires de ‘wokisme’. Selon lui, il s’agit essentiellement d’un phénomène de mode, les jeunes voulant surtout se fondre dans la masse. Bon... Je sais que je ne pourrai jamais convaincre tout le monde. Néanmoins, je suis persuadé que nous évoluons positivement en tant que civilisation. Il y a encore pas mal de choses qui clochent, mais les changements se font dans le bon sens. Je reste optimiste. Un jour, tout le monde possédera son logiciel pour le 21e siècle. » (il rit)

Merci d’avoir partagé votre histoire et celle de votre enfant, Jan, et de faire preuve d’autant d’ouverture d’esprit.

Jan : « Pas de quoi, mais pour moi, c’est une évidence. »

Si vous vous posez des questions au sujet du suicide, vous pouvez toujours contacter le centre de Prévention du Suicide au 0800 32 123 ou via www.preventionsuicide.be.

« Il y a aujourd’hui une ouverture d’esprit absolument incroyable, mais je perçois aussi le revers de la médaille. »

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