Serons-nous remplacés par des robots au travail ?

Dans mon article précédent, j’ai abordé le travail de demain en évoquant les changements qui bouleverseront l’environnement professionnel et les façons dont une entreprise peut se préparer à l’avenir.

Un autre thème important concernant l’avenir du travail est directement lié à la technologie : avec l’émergence de la quatrième révolution industrielle, qu’adviendra-t-il de nos emplois ? Allons-nous être remplacés par des robots ?

Pour répondre à cette question, nous devons d’abord nous pencher sur la relation entre l’homme et la technologie.

Un peu d’histoire

Le sujet n’est pas nouveau. Depuis la première révolution industrielle, certains pensent que les machines remplaceront l’homme et que l’optimisation des procédés tuera l’emploi.

Pour illustrer la réaction de l’homme aux avancées technologiques, prenons l’exemple des luddites, un groupe de travailleurs anglais qui détruisaient des machines au début du XIXe siècle, car ils craignaient pour leurs emplois. Aujourd’hui, le terme luddite est utilisé pour désigner une personne qui s’oppose aux nouvelles technologies ou méthodes de travail.

Des luddites en train de détruire des machines textiles au début du XIXe siècle. Source : Mary Evans Picture Library/Tom Morgan/Everett

Le débat s’est accéléré non seulement en raison du développement technologique effréné que nous avons connu ces dernières années, mais aussi parce que la révolution technologique actuelle introduit des éléments inédits, tels que des machines capables de réaliser des tâches cognitives.

Quelles sont les implications de tout cela ? En approfondissant la question, nous constatons deux changements principaux qu’il faut garder à l’esprit :

1. Le travail tel que nous le connaissons ne sera plus jamais le même.

D’ici 2030, 16 % des emplois seront automatisés. Il s’agira pour la plupart de métiers de la collecte ou du traitement de données ainsi que de métiers manuels, selon une étude du McKinsey Global Institute. Dans 60 % de ces professions, près de 30 % des activités seront automatisées.

Tout n’est cependant pas perdu. La conclusion principale de ces prévisions est que les emplois mélangeront travail manuel et automatisation. Certaines tâches disparaîtront au profit de nouvelles. De nouveaux métiers verront également le jour, puisque les nouvelles technologies ouvriront la voie à de nombreuses nouvelles opportunités. Qui aurait pu imaginer que la protection des données, le marketing numérique et le blogage ou le blogage vidéo seraient un jour considérés comme des activités professionnelles ? Les emplois ne resteront pas les mêmes et continueront d’évoluer.

2. Les soft skills seront essentielles.

Le Forum économique mondial a publié un rapport intitulé The Future of Jobs, qui révèle les 10 compétences les plus recherchées d’ici 2020. Et vous savez quoi ? La plupart d’entre elles ne sont pas ce à quoi vous vous attendriez ! Les compétences les plus prisées seront les soft skills (ou compétences humaines), telles que la résolution de problèmes complexes, la pensée critique, l’intelligence émotionnelle et la négociation. La raison est simple : les machines en sont incapables. Imaginez que vous vous rendiez à un événement universitaire ou professionnel et qu’au lieu de vous entretenir avec des êtres humains, vous discutiez de vos ambitions et de vos préoccupations avec un robot. Cela n’aurait pas de sens, n’est-ce pas ?

Notons que les emplois qui connaissent la croissance la plus importante impliquent des soft skills la plupart du temps. Cependant, ces emplois ne sont pas les mieux rémunérés historiquement. Il sera donc nécessaire de réévaluer l’impact potentiel sur les salaires.

Gérer la transition vers l’avenir

La réalité peut être préoccupante, mais nous n’y sommes pas encore. En termes d’éducation, de nombreux établissements d’enseignement sont en retard, proposant encore des programmes pédagogiques datant du début du XXe siècle. Par ailleurs, les organisations n’investissent pas toujours dans leurs collaborateurs, et même lorsque c’est le cas, les services RH ne savent pas forcément par où commencer.

Quelle est donc la voie à suivre ?

La formation continue et la mise à niveau des compétences seront essentielles. Les entreprises joueront un rôle important, et davantage de formations flexibles devront être mises en place. Heureusement, ING agit dans ce sens en créant de nombreuses opportunités de développement des compétences techniques et des soft skills.

Enfin, la formation professionnelle doit aider les jeunes à acquérir les compétences du futur.

Réorienter le débat : faire de la technologie une alliée de l’Homme plutôt qu’une concurrente

En résumé, malgré une certaine inquiétude quant au remplacement total de l’homme par la machine, il s’agit d’une crainte infondée. En effet, de nouvelles possibilités d’exploiter la technologie en notre faveur s’ouvrent à nous chaque jour. Prenons comme exemple l’un de mes projets en cours. Un agent back-office doit généralement vérifier manuellement toutes les demandes de prêt immobilier que nous recevons. Cependant, nous visons à automatiser ce processus avec l’aide de l’intelligence artificielle. Ainsi, au lieu de passer des heures à examiner des documents sur l’ordinateur, ces agents pourront se concentrer sur la prise de décisions stratégiques et la satisfaction client grâce à un processus plus rapide. Tout le monde y gagne.

L’automatisation de certaines de nos tâches libère du temps que nous pouvons consacrer à ce dont nous seuls sommes capables : exprimer notre créativité, tisser des liens sociaux et innover. En conclusion, nous devons faire de la technologie notre alliée plutôt que notre concurrente et adopter de nouveaux modes de travail.

N’est-ce pas plus stimulant que de passer la journée à numériser des documents et à remplir des feuilles de calcul Excel ?

Qui est Dafne

Dafne est une sportive passionnée - elle aime particulièrement faire de l'haltérophilie. Elle aime aussi s'essayer à de nouveaux types d'aliments, voyager avec des amis dans de nouveaux pays et vivre autant que possible comme une habitante de la région. Vu qu'un seul livre ne rassasie pas sa curiosité, elle aime en lire trois à la fois ! La même curiosité lui est aussi très utile au travail. Elle explore constamment de nouvelles technologies et dirige des projets pilotes pour voir en quoi cela peut profiter au client. Vous pouvez la trouver sur LinkedIn.

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